Tradition/Dabou: Comprenez les différents rites initiatiques chez les peuples Ôdjoukrou

  • Par Akina De Kouassi
  • 07 Avr. 2020
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Les Ôdjoukrou sont un peuple du grand groupe Akan qu’on retrouve en Côte d’Ivoire dans le département de Dabou. Depuis l’aube des temps, la société Ôdjoukrou est composée de différentes classes selon des rites initiatiques.


Le Lôl et le Dedjak

Le Lôl et le Dedjak sont des rites initiatiques. Le Lôl se célèbre à l’âge de 19 ans, 20 ans, 21 ans, 22 ans et quelquefois 23 ans. Le rite du Lôl est précédé par l’entrée en classe d’âge. L’adolescent rentre en classe d’âge et subit deux rites principaux. Chez les Ôdjoukrou, le Lôl est célébré par le père pour son fils. En effet, en faisant Lôl, on devient citoyen Ôdjoukrou. C’est ensuite qu’ils pourront célébrer le Agbandji.

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Le Agbandji

Les impétrants qui célèbrent le Agbandji sont d’abord vêtus de tenues blanches. C’est le premier rite du Agbandji, qui est un rite de purification. En Ôdjoukrou, on dit que c’est la toilette blanche. Elle se fait en tenue à couleur dominante blanche, en or blanc donc. Le blanc qui représente la pureté, la fraicheur mais aussi l’entrée en matière pour l’initiation proprement dite. Après cette tenue, les impétrants vont porter des vêtements à couleurs dorées. C’est la toilette royale. C’est un rite très intéressant dans le Agbandji puisqu’il revet un aspect festif. C’est le rituel de la noblesse. Les Agbandji sont donc assimilés à l’aristocratie.

On devient citoyen Ôdjoukrou par le père à travers le Lôl. Mais, on devient noble, sinon aristocrate par la mère. C’est en effet le doyen des oncles maternels qui célèbre le Agbandji pour son neveu. Mais, la célébration du Agbandji exige des fondamentaux, des préalables. L’Adjandji se célèbre après qu’on soit parti sur le marché pour l’achat des titres de noblesse. Ainsi, dans chaque famille Ôdjoukrou, tous les 8 ans, les Ôbobou, c’est-à-dire les patriarches se réunissent après avoir évalué le nombre d’impétrants pour les 8 ans à venir, puis ils vont acheter des titres et choisir chaque année ceux qui sont en âge pour le Agbandji.

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La nuance fait croire que le Agbandji est la fête de la richesse. Ce n’est pas tout à fait juste. Le Agbandji est plutôt la fête de la noblesse en pays Ôdjoukrou. Tous les Ôdjoukrou sont des nobles quand ils ont célébré Agbandji et on les appelle alors Lewi. En qualité de noble, ils sont légitimement reconnus par la communauté. Lorsqu’ils entrent dans une assemblée, ils ont droit à des honneurs par le tam-tam parleur. Naturellement, il faut que ce noble comprenne que c’est à lui que s’adressent les tambourinaires. Le système Ôdjoukrou a donc prévu un cadre où on apprend la langue Ôdjoukrou. Dans ce système, il est prévu 8 ans pour apprendre la langue et le langage du tam-tam parleur.

Toutes les fêtes initiatiques chez les Ôdjoukrou sont animées par des chants et danses qui créent une communion totale entre les acteurs et les spectateurs. Le Agbandji est le thème central du festival international de la culture Ôdjoukrou qui s’est tenu cette année à Dabou le 17 février 2020.

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Akina De Kouassi, envoyé spécial à Dabou.

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