Histoire: Origine africaine des mathématiques avec l’os d’Ishango (1ère partie)

  • Par Akina De Kouassi
  • 22 Sept. 2019
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L’Afrique n’a pas toujours été un continent de guerre politique, d’épidémie meurtrière, de sous-développement et de désespoir pour sa jeunesse à la recherche d’un eldorado, livrée à des aventures timorées.


A l’instar des immenses empires et royaumes qui ont bâti sa renommée à ses millénaires de gloire, l’Afrique qui s’avère être le berceau de l’humanité, ne s’est pas contentée d’enfanter l’humanité. Mieux, elle l’a dotée de sciences et de savoirs incommensurables qui sont aujourd’hui négligés ou ignorés par le temps. Découvrons le rapport de l’Afrique aux sciences mathématiques à l’origine.

L’os d’Ishango

Dans les années 1950 à 1970, un géologue belge du nom de Jean de Heinzelin de Braucourt fit une découverte impressionnante qui va bouleverser l’histoire des sciences mathématiques. Il s’agit d’un péroné de babouin d’une longueur de 10 cm. Aujourd’hui présent au 19ème étage de l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique à Bruxelles, ce fameux os a été découvert dans les montagnes du Lebombo, entre l’Afrique du sud et le Swaziland, sur le site d’Ishango. Les datations archéologiques de l’os attestent que cet objet se situe entre 20.000 à 35.000 ans avant notre ère. Il possède des encoches volontairement faites par l’homme et qui présente d’étroites similitudes avec les bâtonnets servant de calendrier encore utilisés par le peuple Bushmen de Namibie. Ce système à la fois sophistiqué et performant permettait à l’homme de maitriser le temps.

Un témoignage bouleversant

L’os d’Ishango, à ce jour, constitue la première trace lisible et visible de l’émergence des calculs dans l’histoire humaine, comme en témoigne le chercheur anglo-saxon Richard Mankiewicz : « Le plus ancien témoignage de calcul numérique a été exhumé au Swaziland en Afrique Australe. Il date d’environ 35.000 ans av. J.-C. et consiste en un péroné de babouin portant des encoches nettement visibles ». Un autre détail qui impressionne dans cette découverte, c’est que cet os qui se présente comme le symbole de la naissance des mathématiques est celui d’un babouin. Or, d’après un vieux mythe Kamite, le babouin divin est lui-même philosophe et mathématicien. Il a assisté à l’œuvre géométrique de la divine création et a applaudi le prodige mathématique de Rê (Le créateur du monde visible et invisible). Coïncidence ? Serait-ce encore une coïncidence que les bâtonnets d’Ishango rappellent ces bâtons divins que sont les Medu Netjer (hiéroglyphes inventés par les peuples africains) ?

Confirmation de l’antériorité mathématique en Afrique et enjeux pour la science

Le philosophe grec, Aristote démontrait que les mathématiques étaient nées à TA MERY (Egypte antique), bien que les manuels d’histoire des mathématiques et des sciences n’en fassent pas toujours état. L’os d’Ishango a ceci de particulier qu’il garantit la confirmation des origines africaines des sciences mathématiques. Car son examen montre que les Hommes maîtrisaient, déjà à l’époque du paléolithique, les suites arithmétiques ! Les encoches sur les côtés de l’os se révèlent être en fait une table de nombre premiers. C’est formellement la première de l’histoire de l’humanité. On a pu penser que ces encoches servaient à une quelconque comptabilité comme on en trouverait au demeurant ailleurs ; mais l’analyse poussée des encoches a permis de lever l’équivoque sur ce mystère.

Essai de la philosophie mathématique autour de l’os d’Ishango (A suivre…)

Source : www.afrikhepri.org

Akina De Kouassi

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