Guinée Conakry: l'Apogée de la musique Guinéenne

  • Par Saidi Mamadou Ouedraogo
  • 23 Août 2020
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La décennie 1960-1970 a permis à la musique moderne guinéenne d’atteindre son apogée, sous l’impulsion du premier président du pays, Ahmed Sékou Touré.


En effet, à l’indépendance de la Guinée Conakry en 1958, le gouvernement va décider de dissoudre tous les orchestres de danse privés pour ensuite créer le SON (Sily Orchestre National) regroupant les meilleurs musiciens du pays. (Un véritable creuset solidarité et de fierté nationale.)

La musique guinéenne devient le fer de lance de la politique culturelle de la jeune nation. Propulsée par la volonté du président de restaurer la fierté nationale et de retrouver une identité forte, la nouvelle politique culturelle va s'inspirer de l'idée d'authenticité.

Salariés de l'Etat guinéen, les artistes furent encouragés à composer et écrire de nouvelles chansons dans un style plus moderne, sans pour autant renier l'influence des chants traditionnels africains. Une politique accompagnée par la création du premier label de musique en Afrique de l'Ouest, Syliphone, qui reste le symbole d'une époque où tout était possible et qui permettra à la Guinée de devenir le phare musical de l'Afrique tout au long de ces années 60-70.

Cette époque a vu émerger des artistes tels que : Sory Kandia Kouyaté, le premier griot moderne, le porte-voix de la révolution de Sékou Touré à l’international ; Keletigui et ses Tambourins ; Balla et ses Balladins, etc.

Le Bembeya Jazz est incontestablement la plus illustre des formations musicales qui ont porté haut les couleurs de la musique guinéenne dans le monde entier. Le président Sékou Touré emportera avec sa disparition cette volonté de hisser très haut la culture guinéenne à travers sa musique.

La graine étant plantée, des virtuoses tels que Mory Kanté prendront la relève. Il est l’un des artistes africains les plus connus et respectés à l’international. Surnommé « le griot électrique », il a réussi à faire exploser en 1988 le hit-parade mondial avec son titre « Yêkê Yêkê » et défendra vaillamment la musique guinéenne et africaine jusqu’à son décès en 2020.

Dans la même veine, son cadet, Sékouba Bambino ou « le chouchou des dames », est lui aussi un artiste qui fait la fierté de la musique moderne de la Guinée Conakry. Avec lui, la nouvelle génération n’est pas en marge de la révolution musicale mondiale. En effet, de jeunes musiciens travaillent à positionner la musique guinéenne à un autre niveau. Ainsi, Soul Banks qui fait une savante combinaison entre tradition et modernité, est aujourd’hui le meilleur porte-flambeau de cette jeune génération d’artistes. Il aura réussi à se faire une place sur les podiums à l’international, faisant ainsi flotter le drapeau du pays à chacune de ses sorties.

 

Sources: RFI, image: france culture 

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