EDITORIAL 3 : Pourquoi détruire afin de vivre heureux ?

  • Par Aboubacar Ben Doumbia
  • 09 Avr. 2020
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Tout le monde semble être impatient de devenir riche, écrasant les autres et les tuant au besoin. Comme si posséder de l’argent ainsi que tous les biens convoités pouvait nous garantir le bonheur.


A l’origine, Dieu a fait de l’être humain le lieutenant de la Terre. Mais avec l’évolution, et notamment le développement de ses activités, celui-ci a abusé des ressources naturelles à sa disposition. Figurez-vous que de nos jours, nous abattons quotidiennement d’incalculables espèces végétales et animales, juste pour les besoins de l’espèce humaine. Pourtant, l’homme ne constitue pas l’unique créature terrestre.

Au fil du temps, plusieurs signes devaient nous alerter. Le réchauffement climatique qui a fait l’objet de colloques et conférences planétaires ; les vagues de chaleur enregistrées ces derniers temps dans le monde entier ; mais aussi les pluies torrentielles et la montée des eaux marines. Autant de situations que nous n’avons pas su interpréter. Aujourd’hui, avec la crise du COVID-19, nous sommes peut-être plus réceptifs quant aux mesures à même de garantir notre survie terrestre.

Les recommandations sanitaires liées au COVID-19 sont éloquentes ; elles ont conduit au confinement à l’échelle planétaire de plus d’un milliard de personnes, à la distanciation sociale mais surtout à la fermeture de tous les lieux de culte. N’est-ce pas le comble, particulièrement en Afrique où la société est essentiellement communautaire ? Mais, pour autant, j’estime que nous devons considérer cette triste situation comme une opportunité.

Voyons de façon sereine le tableau. Qu’avons-nous constaté ici et là ? En Chine où tout a débuté en décembre 2019, la pollution a diminué. En Italie, on a vu les dauphins se rapprocher des côtes. En Pologne, ce sont des biches qu’on a vues marcher dans les rues désertes. En France, on a remarqué que des canards et des truies se baladaient allègrement sur les avenues naguère bondées de monde. En Afrique Noire, festivités dispendieuses, funérailles grandioses, shows nocturnes au maquis ont cessé.

Ainsi, par devers la situation actuelle, on a un nouvel ordre mondial. En effet, avec le confinement, l’état d’urgence, le couvre-feu et les autres mesures, l’état de notre monde est de plus en plus sain. L’on respire mieux ; les animaux vivent mieux ; la nature connait moins de nuisances, etc. Le plus avantageux dans l’affaire, c’est que l’être humain se retrouve face à lui-même : il dispose de plus de temps et de possibilités pour se ressourcer, se renforcer, se reconstruire (de par l’isolement et la méditation).

Si les lieux de culte sont fermés, nous pouvons rentrer en nous-mêmes et faire de la place à Dieu. Celui qui nous a créés et mis en mission sur Terre a bien droit à notre reconnaissance. Notre cœur qui est le meilleur temple de prière doit nous détourner du mal et nous orienter vers le bien. Nous avons tout intérêt à nous ressaisir, nous montrer plus solidaires. Pourquoi sommes-nous amenés à nuire pour vivre ou pour être heureux ? Avoir tous les biens matériels nous rend-il plus heureux que les autres ?

Si tel était le cas, l’Occident qui a atteint un niveau technologique si élevé devrait transformer notre planète Terre en un véritable paradis. Paradoxalement, les nantis ne pensent pas à partager avec les gueux leurs précieux biens ; ils pensent plutôt à la course aux étoiles, aux armements ou aux prestiges. Après avoir écarté Dieu et assouvi tous leurs besoins matériels, les nantis finissent frustrés ou déçus de la vie. Dénouement catastrophique qui prouve que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme », comme le disait François Rabelais !  

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