DECOUVREZ LES 7 ETAPES DU BOGOLAN !

  • Par Saidi Mamadou Ouedraogo
  • 17 Fév. 2019
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Aujourd'hui, nous vous emmenons au laboratoire d'un maitre du Bogolan. Au sortir de là vous ne verrez plus ce tissu du même œil!


Avant tout, sachez que le Bogolan (Issu de terre) est un terme composé du radical « BÔGÔ » qui signifie ‘’terre’’ en bambara et du suffixe « LAN » qui renvoie à  ‘’issu de’’, qualifie un tissu de coton teint suivant des techniques traditionnelles utilisées au Mali, au Burkina Faso, en Guinée, en Côte d'Ivoire et au Sénégal depuis des décennies. Dès les années 80, l’intégration de ce tissu dans les créations des stylistes africains a conduit à une intensification de la production au Mali et marque le début de son expansion au niveau mondial.  

L’artiste teinturier Simde Gabriel Tanguy originaire de Tenkodogo au Burkina Faso crée des Bogolan  depuis plus de 12 ans. Après avoir appris le métier auprès de son oncle, pour faire plaisir à sa mère, il est aujourd’hui un AS des motifs qu’ils adaptent selon le goùt de sa clientèle. Situé au village artisanal de Ouagadougou, son atelier propose tout le nécessaire pour la conception de ce tissu qui fascine, intrique et enchante plus d’un. Gabriel nous expose ici les étapes de la création du Bogolan.

1) La conception du Bogolan commence par le tissage de plusieurs bandes en coton pur et naturel.

2) les bandes tissées sont ensuite assemblées pour donner un grand drap blanc.

3) Le processus  de coloration du drap blanc commence, par la récolte des feuilles d'un arbre particulier, appelé ‘’Siiga’’ (en moré), ‘’ ngálama’’ (en Bambara) ou encore Anogeissus leiocarpus( en latin). Les feuilles récoltées sont séchées, pillées et trempées dans de l'eau à température ambiante. Après 24 heures d'infusion, un jus de couleur jaune en est extrait.

4) Le grand drap blanc qui compose la matière première est plongé dans ce jus de Siiga qui, grâce à sa haute teneur en fer, va réagir avec le coton pur pour donner une couleur jaunâtre au tissu. Il est ensuite retiré et étalé à plat au soleil. Une fois séché, on répète l'opération jusqu'à trois reprises pour avoir à la fin un tissu jaune poussin.

5) La prochaine étape consiste à faire fermenter de l'argile chargée en Fer, le mélanger à du son de mil pendant 7 jours dans une cuve de terre enfouie dans le sol. Une fois la fermentation terminée, l'argile obtenue est recueillie pour tracer les formes souhaitées sur le tissu.  Cette étape laisse une forte odeur au Bogolan. C’est aussi  de cette étape que provient le radical du nom : BOGO. 

  

6) Une fois que les formes désirées sont dessinées sur le grand tissu jaune, l'on passe à l'ajout des couleurs. Rappelons que l'argile utilisée est le même que celle utilisée pour la poterie,  et sa particularité est qu'elle est chargée en Fer, tout comme le Siiga. De ce fait, toutes les parties du tissu au préalable jaunies par le Siiga reçoivent un coup de pinceau d'argile active. Une réaction chimique naturelle qui va noircir toute les parties touchées par l'argile.

Ainsi les autres couleurs sont ajoutées à partir de combinaisons telles que: Siiga + cendre = couleur ocre (Marron),  Siiga + colarant = couleur du colorant, Chlore + détergent = couleur blanche.

7) Une fois l'étape de la coloration passée, le tissu passe au soleil pour séchage, moment pendant lequel toutes les réactions naturelles se produisent. Une fois totalement sec, le tissu est trempé dans de l'eau savonneuse pour subir un lavage rigoureux afin d'en retirer l'argile et de le débarrasser de la forte odeur de l'argile fermentée.

Une fois le lavage terminé, le tissu retourne au soleil pour y sécher. Après séchage le Bogolan est fin prêt.

Pour des BOGOLANS personnalisés vous pouvez contacter  Simde Gabriel Tanguy sur Whatsap au +226 70 99 04 95

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