Culture: "SUR LES TRACES DE MES ANCÊTRES", la genèse des SOUMAHORO de SAMATIGUILA.

  • Par Ethmane Issa
  • 07 Fév. 2023
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« Derrière cette timidité, se cachent la volonté et la rage d'aller jusqu'au bout. Elle a, en elle, la persévérance. Elle est persévérance. Elle est persévérante. » Dixit Alfred Dan Moussa, Directeur Général de l'ISTC POLYTECHNIQUE d'Abidjan.


     Alfred Dan Moussa insiste avec véhémence sur ces mots qui, pour lui, définissent Zeinab SOUMAHORO. Sans doute, c'est cette volonté d'aller jusqu'au bout qui l'a poussée à aller à la source de ses origines, celles des SOUMAHORO de SAMATIGUILA, pour creuser davantage ce qui à jamais la lie à cette famille.

      848 Kilomètres d'Abidjan : notre aventureuse parcourt cette distance pour découvrir l'histoire des SOUMAHORO, son histoire. Vous et nous n'allons pas faire ce périple, mais nous allons la découvrir ici, dans son portrait. Une histoire qu'elle a apprise et écrite minutieusement pour que la postérité puisse en bénéficier.

     Alors qu'elle est appelée à soutenir son mémoire pour obtenir une licence professionnelle en production audiovisuelle à l'ISTC POLYTECHNIQUE, Zeinab SOUMAHORO surprend avec sa toute première production, devenant ainsi l'une des plus jeunes réalisatrices à rafler d'importants prix. Estimant que c'est une grâce d'être récompensée, ses maîtres eux, voient plutôt le résultat d'un travail acharné, d'une passion bien nourrie ressemblant à une rage de vaincre. Zeinab a, à ce jour, remporté trois prix. Deux prix au Clap Ivoire, notamment le prix du meilleur documentaire national et le prix UEMOA du meilleur film de l'intégration. Récemment, elle a raflé également un prix au Festival Carte Blanche Cinéma, où elle devient meilleure réalisatrice pour l'édition 2022. Cette passionnée du cinéma et de la culture rêve d'une grande carrière de réalisatrice. Réaliser surtout de long-métrages sur la culture ivoirienne, voire africaine.

     « En Afrique, chaque fois qu'un vieillard meurt, c'est toute une bibliothèque qui brûle. ». Cette citation d'Amadou Hampâté Bâ traduit toute la quintessence du travail de Zeinab. Elle n'a pas attendu la disparition de sa bibliothèque.Cela est en partie le fruit de la participation de son géniteur.

       En le faisant, la réalisatrice souligne le rôle des parents dans la transmission des valeurs africaines à leurs enfants. Une initiation qui, si toutefois elle est bien faite, permet non seulement la connaissance de notre culture à travers son histoire, mais surtout, la promotion de celle-ci. Parce que ce sont des valeurs sûres pour la culture africaine. Ils sont l'avenir de l'Afrique.

     « Ce film, parce que je vais à la rencontre de leur histoire, je vais sur les traces de leur histoire, je vais découvrir leur histoire pour la partager au monde. J'ai simplement décidé de la retracer. » Mais laquelle histoire ?

    Zeinab nous raconte cette histoire après en avoir vécu l'expérience lors la célébration d'un Ramadan qu'elle a suivie de près. Mais « SUR LES TRACES DE MES ANCÊTRES » n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan de l'histoire des SOUMAHORO. Il y a tout un tas de choses à savoir, tout comme ces cultures qui ont des histoires. Riche en enseignements, Zeinab, à travers ce film, entend extirper des oubliettes collectives l'histoire des SOUMAHORO. Raison de plus pour elle de continuer à creuser davantage afin de découvrir d'autres pans de cette histoire.

     De l'avis même de ses Directeurs à l'ISTC, à l'image du Journaliste Alfred Dan Moussa et Diane Andji N'guessan, Zeinab est une passionnée, une bosseuse et une constance. Trois vocables qui dorénavant rentrent dans le champ lexical définitionnel de cette jeune réalisatrice. L'exemple de Zeinab montre à souhait qu'il y a encore une poignée de jeunes qui s'intéressent à la culture.

      La production de Zeinab continue de faire parler d'elle. Elle ira avec ce film représenter son école et même la Côte d'Ivoire au Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO), le 25 février 2023. Elle entend conquérir le cœur de tous ces africains épris de culture à ce festival International, et par ricochet, le cœur des dinosaures du cinéma. Comme l'a souligné Alfred Dan Moussa, « La persévérance paie. La persévérance a un prix. La persévérance ramène les lauriers à la maison ».

        Vivement que ses ancêtres la bénissent au FESPACO 28 pour rafler d'autres prix et porter haut l'étendard de son pays, la Côte d'Ivoire.

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