Côte d’Ivoire : Le deuil de la femme morte en couche en pays Bété

  • Par Akina De Kouassi
  • 22 Sept. 2019
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La mort, selon la conception africaine, est la cessation de vie sur terre et le début d’une autre dans l’au-delà. La dissociation de l’âme de son enveloppe charnelle, le corps.


Autrement dit, l’âme quitte le corps du défunt, pour prendre ensuite possession d’un autre corps. C’est la réincarnation. L’ultime séparation entre le mort et les vivants obéit à une liturgie qui se distingue à travers les circonstances de la mort chez différents peuples. Qu’en est-il de la mort d’une femme en couche chez le peuple Bété ?

La femme qui meurt lors d’un accouchement a droit à des obsèques particulières chez les Bété. La famille éplorée reçoit les condoléances de la communauté, un comité est mis en place pour l’organisation des obsèques, une date est fixée pour la veillée funèbre ensuite la levée de corps…

Comme on le disait tantôt, toute la procédure est celle d’ordinaire jusqu’à ce que, au lendemain de la veillée, après que la dépouille ait été ensevelie, à la tombée du soleil, tous les hommes sont sommés de quitter le village. Un signal est fait à travers des sons d’alerte de tambour. Aucune personne de sexe masculin ne doit être présente dans le village après ce signal. Ils vont se réfugier soit en brousse, ou soit dans des villages voisins.

Seules les femmes ont droit de rester au village avec les plus petits enfants. Quand ces enfants sont de sexe masculin, ils sont ce jour-là, habillés dans des accoutrements de femme. L’homme qui va enfreindre à ce principe, va l’assumer à ses risques et périls auprès de ces « Amazones », qui deviennent « maîtres » du village toute la nuit. Entre pleure, danse et chant, elles feront le deuil de leur sœur passée de vie à trépas alors qu’elle allait donner la vie.

Le jour suivant, un autre signal est fait à travers des sons de tambour pour inviter les hommes à regagner le village. Cependant, il est formellement interdit aux hommes d’échanger avec les femmes. De même qu’il leur ait interdit de consommer le repas fait par les femmes. Naturellement, par de rapport sexuel entre les deux êtres, jusqu’au lendemain du retour des hommes au village.

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