Côte d'Ivoire : Homme de lettres et de culture, Azo Vauguy a rangé plume et encrier.

  • Par Akina De Kouassi
  • 06 Mai 2020
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C’est un nom très connu dans le milieu des lettres et de la culture en Côte d’Ivoire : Azo Vauguy, l’auteur de « Zakwato » a rendu le dernier soupir le jeudi 23 avril 2020.


En moins d’une semaine, sinon en l’espace de trois jours, la Côte d’Ivoire perd deux icônes de sa culture. L’une était chanteuse, chorégraphe, danseuse et auteur d’une œuvre littéraire autobiographique, Marie-Rose GUIRAUD ; tandis que l’autre était un éminent journaliste de culture (et non journaliste culturel, comme il se plaisait à le spécifier, pour se distinguer) : AZO VAUGUY. En outre, il est important de souligner que le dernier cité avait les attributs de grand poète, chroniqueur et critique littéraire à la fois.

Azo Vauguy, tel que relaté par le confrère fratmat.info, présentait ce jeudi 23 avril 2020, un état de santé très précaire de 22/16 de tension artérielle, selon les propos d’un ami et frère qui l’a aussitôt conduit au centre communautaire de Port-Bouët 2, aux environs de 20h10. « A 21h56, j’ai reçu la nouvelle de son décès tel un poignard chaud dans mon corps… ». A déclaré cet ami et frère du disparu, cité par le confrère fratmat.info qui n’a pas mentionné son identité.

Il est clair que l’artiste a eu droit à un destin qu’il a suivi sans faux-fuyant durant son séjour terrestre. Un destin qui présage déjà à partir du symbolisme de son nom. En effet, dans un entretien qu’il a accordé à Etty Macaire, Président de l’Association des écrivains de Côte d’Ivoire, Azo Vauguy répondait ceci à propos de la signification particulière de son nom : « Je m’appelle AZO VAUGUY. C’est mon grand-père lui-même qui m’a donné son nom. Pour confirmer cette transmission métaphorique et métaphysique qui fait de moi le double du père de mon père Gabriel AZO ZEOBAUD, celui-ci m’appelait affectueusement « papa ». Mon grand-père était un artiste pluriel. Un homme charismatique. Ses admirateurs lui vouaient un véritable culte pour sa grande sagesse et sa virtuosité à la percussion, à la danse, au chant. Sa célébrité a marqué toute la région d’OURAGAHIO. A Siégouékou, son village natal, il était adoré. C’est le sens de son prénom AZO, car AZO veut dire « adorer » en bété. Apprenez que le nom AZO VAUGUY ne m’a pas été attribué de façon fortuite. Ma mère m’a dit que sa grossesse n’avait que trois semaines quand mon grand-père lui a révélé à son grand étonnement qu’elle accoucherait d’un enfant de sexe masculin. Et qu’il faudrait que l’enfant porte exclusivement son nom. J’ai libéré le ventre de ma génitrice trois mois avant le terme normal, mais je suis né viable. Quatre coqs ont été offerts en sacrifice le jour de ma naissance, après que mon grand-père eut prononcé trois fois le nom que nous partagions désormais pour me souhaiter la bienvenue. Vous voyez que beaucoup de symboles ont animé ma naissance comme dans une légende. » Propos recueillis par Etty Macaire, transcrit par fratmat.info

AZO VAUGUY part, en laissant derrière lui un vide dans une famille biologique et professionnelle inconsolable. Adieu, Maitre de la plume

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