CAMEROUN/DAPHNE ET SALATIEL, CES HERITIERS D’UNE RICHE DYNASTIE D’ARTISTES

  • Par Balla Tomakoté
  • 17 Oct. 2020
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Le Cameroun est une terre généreuse qui a engendré d’innombrables stars de la musique, stars dont le talent a illuminé le ciel de l’Afrique et continue d’éblouir les mélomanes du monde entier.


La vitalité de la culture camerounaise n’est plus à démontrer. En considérant de prime abord la dimension musicale, il ne fait l’ombre d’aucun doute que les traditions de ses divers peuples restent riches et variées. Mieux, c’est ce volet même qui nourrit les nombreux concepts dont les jeunes gens sont porteurs aujourd’hui.

Cependant, nous ne parlerons ici que de la musique moderne camerounaise, née après l’indépendance du pays. Celle-ci a connu plusieurs générations d’artistes. L’on se souvient en effet des pionniers tels Francis Bebey, André-Marie Tala, Bebe Manga, Manu Dibango qui lui-ci est certainement le plus illustre d’entre eux. Pratiquant chacun le Makossa à sa façon, ils ont popularisé ce style musical pour en faire un label national.

Certes le Makossa, qui veut simplement dire « Entrez dans la danse » ou encore « Soyez dans le coup », est né dans les années 50. Mais c’est dans la décennie 1960-1970 que s’est développé véritablement le rythme qui a évolué sous l’influence des instruments de musique modernes ; et surtout au contact d’autres rythmes tels que la rumba pratiquée au Congo voisin. 

A la suite de ces artistes émérites, la relève sera assurée par d’autres talents dans les années 1990-2000 : Sam Fan Thomas, Petit Pays, Grace Dekka entre autres ; ceux-ci vont pour leur part hisser très haut dans le firmament musical africain l’image du Makossa et par conséquent celle du pays. Partout tout au long de la décennie, de Dakar à Jo’burg, d’Abidjan à Lagos ou Nairobi, l’on dansait en priorité le Makossa tout au long de la décennie sur le continent. Depuis quelques années, Charlotte Dipanda est la plus grande fierté du concept « Makossa ».

A l’instar de ces stars, se distinguent celles qui ont exporté au-delà des frontières du Cameroun le concept Bikutsi : Coco Argentée, Lady Ponce, Mani Bella, etc… A noter que le Bikutsi, phénomène moins urbain que le Makossa, est antérieur à l’époque coloniale. Provenant des régions du sud et du centre, il était promu et exécuté à l’origine par les femmes. Plus tard, il a été modernisé à partir des années 1970 avec la guitare électrique puis à l’aide d’autres instruments permettant de reproduire les sonorités traditionnelles. Parlant essentiellement de relations amoureuses dans ses textes, le Bikutsi se veut typiquement « cadencé et trépignant ».

Aujourd’hui, on enregistre une nouvelle génération d’artistes qui honorent autant leurs devanciers que toute la nation camerounaise. Pratiquant de la musique urbaine, elle consacre l’émergence d’une génération au talent éblouissant. Citons entre autres Daphné, Salatiel, Locko et Mr Léo qui rivalisent aujourd’hui avec les stars nigérianes, engrangeant des millions de vues sur la toile pour chacune de leurs productions discographiques. Ce n’est pas par hasard que Salatiel fut le seul artiste africain sélectionné par Beyoncé, pour le tournage en 2019 du film « Le Roi Lion ».

En somme, le Cameroun a beaucoup donné à l’Afrique, avec cette longue liste d’artistes musiciens à laquelle ne manque que le nom de Richard Bona qui pratique essentiellement du jazz. Merci au pays d’Eto’o Fils !

Sources : Jeune Afrique, Wikipédia.

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