Abidjan : Black Sunday au village rasta de Vridi

  • Par Akina De Kouassi
  • 18 Avr. 2019
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La journée de ce dimanche 7 avril 2019 est l’une des plus inoubliables pour la communauté rasta d’Abidjan.


Revenus du Parker Place, à " Abidjan Reggae Rock Festival", les rastas qui ont veillé durant toute la nuit du samedi au dimanche ont reçu une visite non courtoise des gendarmes. En effet, alors qu’ils prenaient tranquillement le repos, les rastas qui depuis des décennies habitent la plage de vridi ont été pris à parti par les forces de l’ordre.

Bastonnés comme de vulgaires voleurs, les hommes en tenue, selon l’information relayée sur la toile, reprocheraient à leurs victimes d’avoir subtilisé un conteneur au Port Autonome d’Abidjan. « Il est dit qu’un conteneur a disparu au port. Alertée, la gendarmerie mène ses enquêtes. Ces enquêtes qui indiquent que les présumés voleurs auraient des draedlock sur la tête et qu’ils se seraient dirigés vers le village rasta après leur forfait », peut-on lire d’un internaute.

Cette raison a suffi pour que ceux qui sont payés par le contribuable ivoirien pour assurer leur sécurité, fassent une descente musclée chez les rastas, et sans aucune forme de procès, les bastonner à sang. Et comme ça ne suffisait pas, ces gendarmes qui naturellement exécutaient l’ordre hiérarchique vont raser ces hommes sans défense.

Et dire que cet acte de vandalisme a eu lieu au moment où la communauté rasta recevait des "brothers" venus de la Jamaique dans le cadre du festival, notamment l’artiste Kennyatta Hill. C’est un acte indigne qui n’honore pas un grand pays comme la Côte d’Ivoire, dont la capitale s’avère être la 3e capitale mondiale de la Musique Reggae.

C’est une preuve d’insécurité qui ne favorise pas le tourisme. En attendant que l’enquête ne clarifie les choses, et qu’un procès n’ait déclaré la culpabilité des mis en cause, tous bénéficient de la présomption d’innocence. De ce principe, l’acte commis par ces gendarmes qui agissaient sous ordre, est une violation de droit de ces rastas déjà marginalisés par des préjugés sociaux.

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