Musique: Retour sur le fabuleux parcours Mory Kanté.

  • Par Akina De Kouassi
  • 14 Juin 2020
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Griot guinéen et maître de la kora qui a su promouvoir au niveau international la musique mandingue, Mory KANTE a tiré sa révérence des suites d’une maladie chronique le vendredi 22 mai 2020. Retour sur le fabuleux parcours d’un artiste exceptionnel.


Vendredi 22 mai 2020, la communauté musulmane observe dans la ferveur et la piété, les derniers jours du jeûne. La famille Kanté en Guinée et partout à travers le monde n’est pas restée en marge de cet acte de dévotion. Seulement que le vent matinal de ce vendredi allait emporter sur son passage un des leurs qui n’est autre que l’émérite griot, Mory KANTE.

 En effet, vers 9 heures 45 minutes de ce vendredi noir, le griot dont la renommée a commencé éclore dès l’âge sept ans a rendu le dernier soupir à l’hôpital sino-guinéen de Conakry, capitale de la République de Guinée.

L’artiste souffrait de maladies chroniques et voyageait souvent en France pour des soins. Mais, avec l’apparition du coronavirus (en France et presque partout dans le monde) qui n’accorde aucune miséricorde aux personnes âgées malades, le voyage médical de Mory KANTE en France n’était plus possible.

Biographie d’une icône mondiale

Né près de Kissidougou, dans le sud de la Guinée, Mory Kanté grandit entre la Guinée et le Mali. Il est élevé dans la pure tradition des griots, tradition notamment perpétuée par son père et par son grand-père maternel. Dès l’âge de sept ans, il joue déjà du balafon à l’occasion de fêtes, puis part pour Bamako pour suivre sept années d'initiation traditionnelle.

L’ouverture aux musiques du monde

Au cours de ces années marquées par l’indépendance du Mali, obtenue en 1960, Mory Kanté découvre la guitare et les musiques venues du monde entier : rumba congolo-zaïroise, musiques cubaines, musique soul, ainsi que la pop et les yéyés. Chanteur-guitariste, il commence à se produire alors qu’il n’a que dix-huit ans ; ses compositions de soul-pop mandingue obtiennent un certain succès. Découvert en 1971 par le chef d'orchestre du Rail Band de Bamako, Mory Kanté est engagé à la guitare et au balafon. Il y rencontre le chanteur Salif Keita qui devient son ami. Lorsque ce dernier quitte la formation un an plus tard, Mory Kanté le remplace au chant et devient très célèbre dans toute l'Afrique de l'Ouest. Impressionné par ce succès, le maître de la kora malienne, Batrou Sékou Kouyaté, lui offre une kora dont il était l’un des virtuoses au style moderne et audacieux avant son décès.

Un succès français et international

En 1978, il s'installe à Abidjan, où il s'entoure d'une formation d'excellents musiciens traditionnels. Découvert, entre autres, par Jacques Higelin fasciné par ses arrangements acoustiques, Mory Kanté arrive en France en 1984 et commence par se produire clandestinement dans de petits concerts. Puis, il parvient à enregistrer son premier album français, dans lequel apparaît la première version du tube qui a fait son succès « Yéké Yéké ». En 1986, il rencontre un producteur de la maison Barclay, grâce à qui il se révèle l’un des précurseurs de la scène dite des « musiques du monde », mouvance d’abord française puis rapidement internationale. En 1990, il se produit notamment à New York, où il représente la France avec Khaled. Peu médiatique, il continue d’enregistrer en France. Il a collaboré avec divers artistes tels que Salif Keita, Manu Dibango, Touré Kunda, ou encore les Talking Heads.

 

Djasso!

Source de la Biographie : Microsoft  Encarta

 

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